Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/294

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et toute l’Europe, et sévit avec tant de fureur à Sienne et à Florence, les peintres siennois formèrent leur association, si remarquable par la sagesse de ses statuts. On a conjecturé, dit Lanzi, que ces statuts avaient été traduits du latin en langue vulgaire vers l’année 1291, année dans laquelle Tizio dit que : « Statuta materna lingua édita sunt ad ambiguitates tollendas. » Mais le Tizio avait à écrire sur les statuts relatifs à l’art de fabriquer la laine, et sur d’autres qui existaient déjà : ceux de la peinture purent être établis plus tard. En effet, la manière dont ils sont rédigés, sans jamais faire mention d’aucun règlement précédent, paraît annoncer une fondation primitive ; car, s’il y eût eu déjà des statuts, et qu’ils eussent été publiés dès l’année 91, pourquoi aurait-on différé de 66 ans leur légalisation ? ou enfin, pourquoi n’aurait-on pas distingué, comme on le fait par rapport à d’autres codes semblables, les anciens des nouveaux ? Dans ce code, on trouve inscrits les noms des peintres siennois ou agrégés à l’école siennoise qui vécurent jusqu’à la moitié du quinzième siècle. Le nombre en est très-considérable. On doit y remarquer les Andrea di Guido, les Jacopo di Frate Mino, les Maestro di Frate Minuccio, les Vannino da Perugia, Lazzaro d’Orvietto, Nicolò di Norcia et Antonio de Pistoia. Un peu plus tard fleurirent Andrea di Vanni, et le Berna, dont le Vasari fait tant d’éloges. Au commencement du quinzième siècle, on trouve une foule, non-seulement de peintres, mais de familles entières, où pendant une longue série d’années l’art s’était propagé