Mais retournons aux peintures du réfectoire. Dès que Vasari fut arrivé à Bologne, les trois tableaux forent, en moins d’un mois, dessinés par lui et entièrement ébauchés par Battista et par Cristofano. On attaqua ensuite la frise. Cristofano devait l’exécuter seul, mais Vasari lui adjoignit son cousin Stefano Veltroni de Monte-Sansovino, qui était venu à Bologne après avoir ébauché la Déposition de croix de l’abbaye de Camaldoli. Cristofano et Veltroni s’acquittèrent merveilleusement de leur tâche. Cristofano exécutait les grotesques avec une dextérité toute particulière, mais il laissait quelque chose à désirer du côté du fini. Stefano, au contraire, manquait de facilité, mais se distinguait par la patience et par le soin qu’il apportait à terminer ses ouvrages. La frise à laquelle ils travaillèrent en commun établit entre eux une heureuse rivalité dont le résultat fut que Doceno apprit de Stefano à finir, tandis que ce dernier acquit plus d’aplomb et plus de hardiesse. Après la frise, on passa aux festons des fenêtres, Vasari en fit un en avant constamment devant les yeux des fruits qu’il copia avec exactitude. Il exigea que Doceno et Stefano suivissent la même méthode. Il les avait chargés chacun de peindre un côté des autres fenêtres, en leur promettant de décerner une paire de chausses écarlates à celui qui se comporterait le mieux. Excités par une amicale émulation, Doceno et Stefano reproduisirent avec une fidélité scrupuleuse jusqu’aux plus minces objets, tels que le millet, le panis, le fenouil, de sorte qu’ils méritèrent et reçurent tous deux la récom-