Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/608

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une bonne réputation, retourna à Florence. Il y sculpta des festons et d’autres ornements d’une élégance exquise sur le piédestal que Benedetto da Rovezzano préparait pour la statue d’Orphée, à laquelle travaillait alors Baccio Bandinelli.

Après avoir fait divers ouvrages en pierre de macigno, le Mosca songea à regagner Rome ; mais le sac de cette ville le força de renoncer à son projet : il resta donc à Florence, et il s’y maria. Malheureusement, comme il était sans fortune, il se vit réduit à accepter toute espèce de commandes pour sustenter sa famille.

Sur ces entrefaites vint à Florence Pietro di Subisso, qui avait continuellement sous ses ordres une foule d’ouvriers, attendu que rien ne se construisait à Arezzo, sa patrie, sans qu’il y présidât (2). Il emmena Simone à Arezzo, et il lui donna à faire une cheminée en pierre de macigno et un évier dans une salle de la maison des héritiers de Pellegrino da Fossombrone. Cette maison avait été vendue par les neveux de l’habile astrologue Messer Piero Geri, qui l’avait bâtie sur les dessins d’Andrea Sansovino. Le Mosca se mit à l’œuvre et forma sa cheminée de deux pilastres surmontés d’un architrave, d’une frise et d’une corniche, au-dessus desquels il pratiqua un fronton accompagné de festons et des armoiries de Pellegrino da Fossombrone. Bien que cette cheminée fût simplement en pierre de macigno, le Mosca l’enrichit de sculptures si variées et si délicates, qu’elle devint entre ses mains plus belle que si elle eût été de marbre. Il orna les pilastres de tro-