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le Montorfano, Stefano Scotto et autres qui aboutissent finalement, un peu plus tard, à Gaudenzio Ferrari. Le Lanzi les appelle antico-modernes. Le Borgognone, en effet, n’a pas la vigueur et l’aisance qui se manifestent déjà à la fin du XVe siècle. Il y a cependant de lui quelques peintures estimables à l’église Sant’-Ambrogio de Milan, et deux beaux tableaux au Musée de Berlin.

Ainsi était à peu près partagée l’école de Milan au temps de Léonard de Vinci : l’influence de Bramante, et l’influence posthume de Vincenzio Foppa. Il paraît démontré aujourd’hui que Léonard vint à Milan dès 1482 et non point seulement en 1494, comme le dit Vasari. Il y demeura jusqu’en 1499. On sait quel fut le génie de cet homme extraordinaire qui se montra supérieur dans tous les arts et dans toutes les sciences. Il est même prouvé, par des recherches toutes récentes, qu’il connaissait l’emploi de la vapeur dans la mécanique, puisque ses précieux manuscrits contiennent le dessin et l’explication d’un canon à vapeur, dont il attribuait la première invention à Archimède.

Tous les éléments de l’art, encore épars chez les maîtres du XVe siècle, Léonard les résume dans la perfection de son talent[1] : c’est le fruit à sa pleine maturité. Grâce aux conseils et aux exemples d’un pareil génie, son école devint promptement une des plus savantes de l’Italie. La solidité de ses principes assura une longue et paisible existence à ses disciples et imitateurs. Parmi eux se distinguent Andrea

  1. Voyez le commentaire sur Léonard.