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attaque

les emploie à l’épaulement et au pont, continuant toujours ledit passage jusqu’au pied des brèches, que je présume être fort avancées quand on y parviendra.

Que si le bastion plonge sur le débouchement, ce ne sera pas assez de cette montagne de fascines devant soi, il y faudra ajouter une bonne et forte galerie qu’on avancera peu à peu à l’abri de la montagne, comme il a déjà été dit ; ce qui sera continué aussi loin que la plongée se pourra étendre, et même au-delà. La planche 12 par le plan et le profil , montre la disposition de cette manœuvre.

Fossé où l’eau est courante.Mais si l’eau du fossé est grosse et courante, ou qu’elle puisse devenir telle, il faut convenir de bonne foi que la plus difficile manœuvre des attaques est celle du passage de ce fossé, spécialement quand on ne peut détourner le courant ni l’affaiblir par le dehors, et qu’à moins d’y apporter bien du soin et de l’adresse, il est bien difficile d’y réussir, si on ne trouve moyen d’éteindre totalement le feu de la place, et que l’ennemi ne puisse plus tirer des flancs, des faces, ni des courtines, non plus que des tenailles ; encore ne peut-on éviter que les bombes, les pierres et les grenades ne vous inquiètent beaucoup.

Si on pouvait éluder tout cela, on ferait ce qu’on voudrait, et on travaillerait dans ce fossé comme ailleurs. Mais on a beau faire, on n’en peut éviter