Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
attaque

rendre fort solide, l’avançant peu à peu jusqu’à 3 ou 4 toises près du pied du revêtement, où pour lors le courant tourmentant beaucoup, il faudra se servir de tout ce que l’on pourra pour faire chemin, comme de gros gabions farcis de pierres et coulés à fond, qui laisseront quelque passage à l’eau, tonneaux remplis de même, chevalets tels quels, sur lesquels on chargera de pierres, terre et fascines tant que l’on pourra, même de bateaux coulés à fond si l’on en peut avoir : le tout avant que de tirer un seul coup de canon vis-à-vis pour faire brèche ; et après qu’on sera parvenu par Moment de battre en brèche.toutes sortes de moyens de pousser ce courant jusqu’à ne lui plus laisser que 2, 3 ou 4 toises de passage au pied du revêtement, et qu’on aura bien assuré la tête de la digue, et si fort élevée que le regonflement des eaux ne la puisse surmonter : il faudra pour lors battre vivement le pied du revêtement vis-à-vis, jusqu’à ce qu’il tombe dans le fossé, ce qui achèvera vraisemblablement d’en barrer le passage.

Que s’il ne l’est pas tout-à-fait, il faudra attacher un mineur sur la jonction du mur resté debout avec la partie éboulée, et enfoncer la mine bien avant vis-à-vis la tête du pont, afin que son effet achève de combler ce qui sera resté du courant ; sinon et au cas qu’il en reste quelque partie qui ne le soit pas, faire passer quelques travailleurs au pied de la brèche, qui s’y logeront, et