corps de la place bien bastionné ; et même quand il est pris, la place demeurant en son entier, il faut faire nouvelle procédure et recommencer par attaquer la place par le dedans de la gorge, qui est toujours un pays fort difficile.
Parallèle des difficultés de l’attaque des ouvrages à corne, suivant qu’ils sont situés sur les bastions ou sur les courtines. Pour juger de son mérite par rapport à ceux qu’on érige sur les courtines, il est à savoir que pour s’en pouvoir rendre maître, il faut prendre son chemin couvert 1, sa demi-lune 2, l’ouvrage à corne 3, avec toutes les traverses 4, les deux demi-lunes collatérales 5 et 6, ce qui ne vous mène qu’à un bastion 7, que vous êtes après obligé d’attaquer par les deux faces avec beaucoup d’incommodité ; cependant tout cela ne produit que l’équivalent d’une attaque ; et voilà 5 pièces à prendre pour y parvenir, compris le chemin couvert y sans compter les retranchemens intérieurs de cet ouvrage, qui méritent encore considération.
Mais quand ces ouvrages à corne sont situés sur le milieu des courtines, comme ceux de la planche 22, on n’a que le chemin couvert 1 à prendre, la demi-lune de sa tête 2, la corne 3, avec les traverses 4, et quelquefois une demi-lune 5, qui pour l’ordinaire est petite et disgraciée par les supériorités que l’élévation du rempart de la corne prend sur elle. Tout cela ne fait que 4 pièces à prendre : cependant la prise de cet ouvrage vous mène aux deux bastions 6 et 7, avec bien plus d’aisance et de commodité, que la première corne ne fait à