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des places.

l’éboulis des brèches à canon pourrait s’élever jusqu’au défaut du roc, et s’il n’y a point de fente ou veine dans le rocher, qui puisse favoriser l’attachement du mineur, et enfin si le roc est dur, mou, à bancs rompus ou feuillus.

À Montmédy, nous trouvâmes bien un grand escarpement au pied du bastion, mais à même temps un roc fort veineux ; c’est de quoi nous nous prévalûmes assez heureusement par l’attachement du mineur. Il est aussi à remarquer que nous perçâmes dès la moitié du glacis par dessous le chemin couvert de cette place, trois descentes de fossé qui débouchèrent à même temps au niveau de son fond, ce qui nous donna moyen d’y mettre du monde pour attacher et soutenir le mineur qui, sans ce secours, n’aurait pu y tenir, parce que le canon du flanc gauche tourmentait beaucoup son logement, et nous y tua du monde avant que le flanc fût démonté. Les ennemis y jetèrent d’ailleurs une infinité de feux d’artifice, bombes et grenades qui nous firent beaucoup de peine jusqu’à ce que le mineur fût tout-à-fait enfoncé dans le roc ; c’est sur quoi il faut extrêmement se précautionner.

Stenay, 1654. À Stenay, ils allumèrent un grand feu au pied du bastion de l’attaque gauche, devant le trou du mineur, qui nous en chassa sans retour.

Sainte-Mene­hould, 1652.

Au premier siége de Sainte-Menehould, les