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des places.

Quartier des ingénieurs des troupes du génie.C’est encore une espèce de nécessité de loger les ingénieurs, mineurs et sapeurs le plus près des attaques que l’on peut, afin d’éviter les incommodités des éloignemens.

Force de garde de tranchée.Les attaques étant donc résolues, on règle les gardes de la tranchée, savoir, l’infanterie sur le pied d’être du moins aussi forte que les trois quarts de la garnison, et la cavalerie d’un tiers plus nombreuse que celle de la place ; de sorte que si la garnison était de quatre mille hommes de pied, la garde de la tranchée doit être au moins de trois mille ; et si la cavalerie de la place était de 400 chevaux, il faudrait que celle de la tranchée fût de 600.

Force de l’armée assiégeante.Autrefois nos auteurs estimaient que pour bien faire le siége d’une place, il fallait que l’armée assiégeante fût dix fois plus forte que la garnison ; c’est-à-dire que si celle-ci était de 1000 hommes, l’armée devait être de 10,000 ; si 2000, l’assiégeante doit être de 20,000 ; et si de 3000, il fallait que l’armée, à peu de chose près, fût de 30,000 hommes, selon leur estimation : en quoi ils n’avaient pas grand tort ; et qui examinera bien toutes les manœuvres à quoi les troupes sont obligées pendant un siége, n’en sera pas surpris.

Car il faut tous les jours monter et descendre la tranchée, fournir aux travailleurs de jour et de nuit, à la garde des lignes, à celle des camps particuliers et des généraux, à l’escorte des convois