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LE HAREM DE SYTA

baisers du monstre, dans un suprême spasme d’amour, vit aussi beaucoup de maris se sacrifier pour le bonheur d’une seule.

Dans quelques parties de ce pays étrange, les femmes jouissaient d’une liberté entière, et la polyandrie y était d’un usage général. Ainsi, dans une famille plusieurs frères n’avaient qu’une seule compagne, dont les enfants appelaient indistinctement « papa » tous ces collaborateurs de mérite égal. Mais la femme, insatiable et changeante, ajoutait souvent des étrangers à ces maris du même sang. Les plus riches s’offraient un harem soigneusement choisi, les plus pauvres se pourvoyaient au hasard des rencontres.

Cette coutume, que nous qualifierions d’immorale, ne mettait-elle point obstacle à la division des héritages, à la misère, à la famine, en empêchant la population d’augmenter dans un pays où il n’y avait pas grand’chose à défricher, et où l’importation des denrées ne pouvait s’opérer que dans des conditions difficiles ?… Le premier fiancé passait au cou de la jeune fille un collier fait de grai-