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UNE ANNÉE DE PROFESSORAT

vent. Ses honneurs sont impuissants à satisfaire notre cœur. Que penserons-nous de tout cela au moment de la mort ? À la mort, on voit les choses telles qu’elles sont. Songez-y, ma très chère mère, et faites tout votre devoir, le devoir d’une sainte chrétienne.

De plus, je sais combien vous aimez la très sainte Vierge : c’est pour cela que je vous veux donner une prière à dire après la sainte communion. La voici :

Ame très sainte de Marie, illuminez-moi.
Yeux très purs de Marie, regardez-moi.
Bouche très douce de Marie, intercédez pour moi.
Langue très innocente de Marie, louez Dieu pour moi.
Mains très généreuses de Marie, caressez-moi.
Cœur très aimant de Marie, de l’amour de Jésus embrasez-moi.
Pieds immaculés de Marie, guidez-moi.
Corps sans tache de Marie, purifiez-moi.
Passion douloureuse de Marie, fortifiez-moi.
Mort glorieuse de Marie, gardez-moi.
O Marie, mère de grâce, exaucez-moi.
De tous les maux, ô Marie, délivrez-moi.
De l’ennemi infernal, ô Marie, défendez-moi.
À l’heure de ma mort, ô Marie, aidez-moi.

Et faites que j’aille à vous, afin qu’avec vous et avec tous les Anges et les Saints, nous chantions, bénissions et remercions votre divin Fils pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Voilà une belle prière, ma très chère mère, qui vous fera du bien. Pour aller en Paradis, il faut prier beaucoup ; mais on prie aussi en travaillant. En travaillant, on prie avec le corps. En priant, on travaille avec l’âme ; et ainsi, l’on s’en s’en va au bon Dieu. Voir Dieu face à face ! aimer Dieu sans mesure ! le posséder, sans crainte de le perdre ! voilà, ma très chère mère, les biens que vous désirez !… Patience ! encore quelques jours d’exil, et nous verrons Jésus et Marie, et nos parents et nos amis, pendant toute l’éternité !

Maintenant, ma très chère mère, ma promesse est remplie : je vous ai parlé de Dieu.

Je vous donne un baiser, comme aussi à Jean mon frère.

Votre enfant bien-aimé,

FR. ST.-H. VERJUS,
Miss, du S.-C.

Voici une autre lettre où le cœur éclate :

Issoudun, le 7 août 1879.

Ma très chère Maman,

Avec très grand plaisir et tendresse, j’ai lu votre lettre du 2 août. Une chose cependant me fait de la peine. Vous êtes attristée