vidence m’envoie un matelas et je m’y endors jusqu’au lendemain. »
Certes, c’était une joie pour lui de se dépenser au service de tous ; cependant il avait compté sur les deux mois de vacances pour travailler à ses Missions. Impossible. Dans l’intervalle des offices, on l’emploie à la réinstallation de la bibliothèque : « J’y vais. Je veux obéir en tout. Pauvres plans de vacances, chères Missions !... Mais non, tout cela ne sera pas perdu. Quand je me serai vaincu moi-même, j’aurai beaucoup fait... . Mon Dieu, que je comprends bien mon néant ! J’aime à m’enfoncer dans cet abîme[1] . »
Une joie pourtant lui était réservée le 8 septembre, à la grande fête anniversaire du couronnement de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Parmi les personnages présents, il y avait un Missionnaire de Chine, Mgr Guillemin, évêque de Canton, escorté d’un jeune sous-diacre chinois. Le frère Verjus aborde l’Évêque-Missionnaire, lui baise les pieds et les mains, puis l’entretient de sa vocation. Non seulement Mgr Guillemin lui donne un souvenir et l’encourage, mais encore il lui promet un mémento à la messe pour lui, pour un de ses amis, pour sa mère. La pensée qu’un saint évêque, un Missionnaire, prierait à ses intentions, le transportait et il écrivait à tous son bonheur[2] .
II
Après les fêtes, il regagna Chezal-Benoit, mais pour en bientôt repartir avec la Petite-Œuvre tout entière. Le 1er novembre, en la solennité de Tous-les-Saints, à la fin des vêpres, on annonça à l’École apostolique qu’elle devait quitter la maison où elle habitait depuis quatorze ans, le lendemain, de grand matin, Mgr Marchai, archevêque de Bourges, voulant éviter une expulsion bruyante. «Pauvres enfants ! Pauvre Petite-Œuvre ! » Tel fut le