Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
LE SCOLASTICAT

IV

Les cours du Séminaire Romain ont commencé. Le frère Verjus a fait la communion pour soi et pour ses Frères. Tous ont besoin de lumière, de celle-là surtout qui jaillit du Sacré Cœur. Pour lui et pour eux, il demande au bon Maître, avec les connaissances théologiques nécessaires, « la science des saints, qui est, dit-il, la plus savante et la raison dernière de toutes les autres sciences», et elle ne s’apprend que « dans l’intimité du divin Cœur[1] ». Il a, pour professeurs des hommes éminents. Talamo est préfet des études. Sepiacci, mort depuis cardinal, enseigne les lieux théologiques, et Checchi la morale. Ubaldo Ubaldi, dont la pitié l’embaume, fait le cours d’Écriture sainte ; Tuzi la sacramentaire ; Pennacchi l’histoire ecclésiastique ; enfin Satolli, hier délégué apostolique du Saint-Siège, à Washington, aujourd’hui cardinal à Rome, l’emporte, d’un vol puissant, en des hauteurs métaphysiques où il a peine à le suivre.

« Le frère Verjus, lisons-nous dans les notes de l’un de ses condisciples, conçut dès lors et garda toujours une profonde estime, une sorte de vénération pour la théologie. Il était trop persuadé que le dogme, autant que la morale, était indispensable, pour ne pas l’étudier de son mieux. Il pensait déjà ce qu’il écrira plus tard : « C’est une erreur très grave et très pernicieuse de croire qu’un prêtre peut, en Mission, se contenter d’un léger bagage théologique. Il nous faut des hommes versés en toutes les sciences sacrées, il nous faut des docteurs ; car, c’est ici qu’on jette les fondements des futures Eglises. » Cependant, il ne fera point, malgré son bon vouloir et ses efforts continus, des progrès aussi rapides que plusieurs de ses Frères. Sa mémoire est décidément et obstinément rebelle ; mais, « s’il ne fut pas un élève brillant, il fut sérieux. Il parvint où n’arrivent pas nombre d’étudiants,

  1. 8 novembre.