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LA PETITE-ŒUVRE

Tous les trois dans le Cœur de Jésus ! Vends tout : viens avec Jean, et reçois mon amour[1]. » La mère vint, en compagnie d’un généreux cœur que l’enfant, en signe de particulière estime et d’affectueuse gratitude, appellera son « parrain » ; elle vint, non pas pour se faire religieuse, mais pour revoir son Henry. Ce furent, de part et d’autre, des heures très douces ; dans les lettres, on les évoquera souvent :

« … Mes professeurs sont contents d’avoir fait ta connaissance, ils me parlent de toi et ils disent que je suis bien heureux d’avoir une si bonne mère[2]. »

« … O ma très chère mère, tu m’aimes trop. Oui, tu es trop bonne pour moi. Je n’ai besoin de rien. Je suis très content. Je ne demande que tes prières… O ma mère, vois combien je t’aime : tout ce que je fais, je le fais d’abord pour l’amour de Dieu et puis pour l’amour de ma très chère maman... Vive le Sacré Cœur qui m’a envoyé ici ! Je suis bien. J’ai une excellente mère. Que Dieu soit béni[3] !… »

Et à son « parrain » :

« … Depuis l’heureux moment où j’eus l’honneur de faire votre connaissance, mon cœur a besoin de vous aimer… Je suis encore tout ému des bonnes paroles qui me témoignaient si bien votre amour et votre intérêt pour moi. Merci, mille fois merci ! Ce qui m’a touché surtout, c’est votre délicate attention pour ma bonne mère. Veuillez lui continuer vos soins si tendres. Le Sacré Cœur vous récompensera au centuple[4] . » Enfin, nous allons citer plus largement une lettre où éclatent en même temps son ardeur déjà apostolique et la surnaturelle tendresse qu’il porte à son Jean bien-aimé : « … Mon bien cher frère, crois bien que je t’aime de tout mon cœur. Je ne puis t’exprimer tout l’amour que je

  1. Lettre sans date ; elle est de juin ou de juillet 1876.
  2. Lettre du 18 septembre.
  3. Lettre du 19 octobre.
  4. Lettre à M. C..., 18 septembre.