Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 2.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE IV


Cérémonies expiatoires ; exhumation des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette ; funérailles de mademoiselle Raucourt. — Les acquéreurs de biens nationaux et les anciens propriétaires. — Les trois noblesses. — La famille royale : Louis XVIII, le comte d’Artois, le duc et la duchesse d’Angoulême, le duc de Berri, les deux Condé ; le duc d’0rléans. — Le gouvernement : le comte de Blacas ; trafic de places, de titres et de décorations ; les ministres. — Congrès de Vienne : premiers protocoles, composition du congrès ; les questions de Pologne et de Saxe ; notes échangées entre les quatre grandes cours ; protestation du roi de Saxe ; ce royaume est occupé par la Prusse ; menaces de rupture ; nouvelles notes ; M. de Talleyrand et sa politique rétrospective ; traité secret du 3 janvier entre l’Autriche, l’Angleterre et la France ; reconstitution de l’Allemagne ; encore M. de Talleyrand ; sa correspondance privée avec Louis XVIII ; le colonel Alexis de Noailles ; la Saxe est démembrée ; fêtes du congrès ; nouvelle arrivée d’Italie pendant un bal chez M. de Metternich.

1815. — L’année 1815 s’ouvrit par deux événements qui caractérisent la fausse politique des nouveaux gouvernants et l’esprit de résistance qu’elle soulevait parmi les gouvernés.

Les Bourbons, depuis leur rentrée, ne se lassaient pas de répondre à toutes les protestations dont le zèle officiel et la foule des solliciteurs les accablaient, que, décidés à réparer les maux de la France, ils avaient tout pardonné, tout oublié. Le temps n’avait point marché pour ces princes ; ils croyaient toujours être au milieu des générations qu’ils avaient quittées vingt-cinq ans auparavant ; ils ne songeaient pas que ces générations, disparues en grande partie, étaient remplacées par une population nouvelle, pour laquelle les événements de 1789, 1792 et 1793 étaient déjà de l’histoire, et qui, loin de se croire obligée de subir un insultant pardon, avait, au contraire, à amnistier dans les frères de Louis XVI leur rôle