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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 2.djvu/177

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— 1815 —

s’il y avait nécessite de secours additionnels (art. 7), et la paix ne serait faite que d’un commun accord (art. 8). Ce traité ne devait annuler aucun de ceux qui ne seraient pas contraires (art. 9). Les trois puissances contractantes s’engageaient à regarder le traité de Paris comme ayant force pour régler l’étendue de leurs possessions respectives (art. 10) ; elles prenaient l’engagement d’agir, à cet égard, d’un commun accord (art. 11), se réservaient la faculté d’inviter d’autres États à accéder au traité (art. 12), et se promettaient de repousser toute agression contre le territoire des souverains de Hanovre et des Pays-Bas (art. 13) ; enfin ce traité devait être ratifié dans le délai de six semaines (art. 14).

Deux articles secrets du même jour étaient ainsi conçus :

« 1° Les souverains de Bavière, de Wurtemberg et des Pays-Bas seront invités à accéder au traité ci-dessus.

2° Les conventions de ce jour ne devront être communiquées par aucune des puissances signataires sans le consentement exprès de toutes. »

L’Autriche s’était emparée du Tyrol et de la moitié de l’Italie. L’Angleterre avait dans les mains les plus importantes des anciennes colonies de la Hollande, longtemps la première puissance coloniale du monde ; elle possédait, en outre, nos colonies et nos comptoirs les plus riches, ainsi que l’île de Malte, Heiligoland et le Hanovre. Elle venait d’élever contre nous, à nos portes, avec nos départements de la Belgique, le royaume des Pays-Bas ; l’Angleterre se trouvait donc également pourvue. Il est dès lors facile de comprendre l’intérêt de ces deux cours à un traité qui garantissait à chacune d’elles tous ces accroissements de territoire et de puissance, toutes ces spoliations. Mais la France ! quels avantages pouvait-elle en espérer ? Ce pacte ne lui garantissait rien, à elle, sinon sa honte et son abaissement. Fait incroyable ! elle s’obligeait à épuiser ses trésors, à prodiguer le sang de ses soldats pour assurer à ses spoliateurs la tranquille jouissance des possessions qu’ils lui avaient arrachées ; elle engageait son honneur et sa puis-