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— 1815 —

CHAPITRE III


Les trois conjurations ; Fouché. — Proclamation de Louis XVIII annonçant le retour de Napoléon ; ordonnance du 6 mars. — Murat ; mouvements en Italie ; propositions faites au congrès de Vienne pour déporter Napoléon à Malte ou à Sainte-Hélène ; avis transmis à l’Empereur ; son projet de quitter l’île d’Elbe ; motif de cette résolution ; arrivée de M. Fleury de Chaboulon à Porto-Ferrajo ; ses deux entrevues avec l’Empereur ; il part pour Naples. — Napoléon s’embarque pour la France ; traversée ; incidents ; débarquement au golfe Juan le 1er mars ; proclamation à l’armée. — L’Empereur traverse le département du Var ; son arrivée à Digne. — Proclamation au peuple français. — Arrivée de l’Empereur à Gap et à la Mure ; rencontre de 700 hommes de troupes royales aux lacs de Laffray ; ce détachement se joint à Napoléon ; Vizille ; entrée de l’Empereur à Grenoble ; sa marche sur Lyon. — Le roi et les ministres lors de la nouvelle du débarquement de l’île d’Elbe ; premières mesures ; départ du comte d’Artois et du duc d’Orléans pour Lyon ; proclamation du maréchal Soult ; les princes à Lyon ; entrée de l’Empereur dans cette ville ; décrets impériaux ; départ de Lyon ; arrivée à Mâcon et à Auxerre ; ordre au général Girard ; entrevue entre Napoléon et le maréchal Ney. — Communications du gouvernement royal aux Chambres. — Tentative insurrectionnelle des généraux Drouet-d’Erlon, Lefebvre-Desnouettes et Lallemand. — Le roi se présente devant les Chambres ; serments de fidélité à la Charte ; conseils chez M. de Blacas ; Louis XVIII se décide à quitter Paris ; son départ ; Journée du 20 mars : arrivée de Napoléon aux Tuileries.


Vers la fin du mois de février, alors que le roi, les princes, tous les gens de la cour, partageaient la profonde sécurité de M. de Blacas, et que l’abbé de Montesquiou, ministre de l’intérieur, se glorifiait aux Tuileries d’avoir vaincu le Révolution et l’esprit révolutionnaire par la politique d’assoupissement, on entendait discuter tout haut, dans les salons de Paris, même dans certains lieux publics, les moyens de mettre un terme aux mesures tracassières, folles, qui jetaient dans toutes les classes de citoyens le mécontentement et l’irritation. Une conspiration implique habituellement le silence et le mystère. Or il n’existait ni mystère ni silence dans les projets de ren-