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EN CORÉE

L’étude de nos lois, l’équité et l’élévation du christianisme, excitèrent l’enthousiasme de cet esprit génial, à qui les beautés des langues occidentales devinrent bientôt familières, et qui écrivit des pages d’observations remarquables, que je publierai certainement un jour.

En raison même du déploiement fabuleux de son intellectualité, Li-Tsin ne fut pas longtemps à reconnaître son infériorité physique vis-à-vis des Européennes qu’elle fréquentait journellement.

Une grande mélancolie s’empara d’elle, et, malgré la tendresse que lui témoignait encore son mari, on la vit dépérir rapidement.

D’ailleurs, et quoiqu’elle s’en défendit, les brumes de l’Occident ennuageaient son front bronzé par le chaud soleil oriental.

Elle devint si menue, la pauvre petite Coréenne, qu’elle ressemblait, dans son large fauteuil à oreilles, entre lesquelles elle tenait tout entière, à un petit singe que, pour plaisanter, on aurait costumé en femme.

Mais, quand la toux ne lui déchirait pas la poitrine, Li-Tsin parlait, et alors, les yeux fermés, on écoutait, ravi et entraîné, ce langage rythmé — si je puis m’ex-