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EN CORÉE

son culte à lui exigeait d’être célébré à l’intérieur des villes ; qu’il était dans son droit absolu en prétendant remplir ses devoirs religieux. Ces raisons prévalurent, et la construction de la cathédrale fut autorisée. On mit pourtant une condition : ni flèches ni tourelles ne devraient surmonter l’édifice, afin que l’harmonie de l’eau et du vent ne se trouvât troublée en aucune façon.

« Fong-Shouéi » (l’eau et le vent) sont deux divinités fort respectées des Coréens. Or, chez eux, toute proéminence due à la main des hommes est considérée comme devant détruire l’harmonie de la nature, jeter le trouble parmi les éléments et les esprits qui les animent, et aussi, chose autrement grave encore, parmi les âmes des ancêtres qui sont habituées à se mouvoir dans cette partie de l’espace. Des perturbations ainsi produites, les plus grands malheurs découleraient infailliblement. La non-observance de cette superstition, également répandue en Chine et fortement attachée au sol, susciterait de véritables révolutions. Elle fait naître de sérieuses difficultés pour les missionnaires et les étrangers.

Cependant, là-bas comme ailleurs, il est avec les dieux des accommodements, et pour qui connaît bien