Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/311

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132. ·—- VAUVENARGUES A SAINT-VINCENS. _

A Paris, le so mai 17??.

J’ai appris avec la plus grande joie, mon cher Saint-Vincens, votre mariage avec Mlle de Vence ’. Voila l’établissement le plus décent, et le plus agréable que vous pussiez faire : un grand nom, beaucoup de bien, le plus aimable et le plus respectable de tous les hommes pour beau-pere. Quoique je ne Sois plus fait pour paraitre a aucune féte, je suis faché, mon cher Saint-Vincens, de voir celle-ci de si loin; je voudrais étre témoin de votre joie, et de celle de vos amis. La mienne est égale aux sentiments que vous me témoignez; rien ne m’est plus cher que votre amitié; elle est la plus douce de mes consolations dans les maux qui m’accablent. Soyez toujours heureux, mon cher ami, autant que vous méritez de l’etre, et n’oubliez .jamais un philosophe, qui gémit d’étre obligé de vous écrire, quand il voudrait pouvoir passer sa vie auprés de vous, et vous embrasser mille fois.

Je m’en vais écrire tout a l’heure a M. le marquis de l Vence’. Vous connaissez mes sentiments pour lui : je suis vraiment touché des preuves qu’il vous donne de son amitié; elles justifient les idées que j’ai toujours eues de son esprit et de son cœur.

133. —— LE MÊME AU MÊME.

A ram, le zo junm ms.

Je prends beaucoup de part, mon cher Saint-Vincens, in la perte que vous venez de faire ’. Je ne doute pas que votre

  • Julie de Villeneuve-Vence, petite-fille de MM de Simiane, petite-fille elle·meme de Mme de Sévigné. — G.
  • Voir la 3* note do la page 105. — G.

La mère de Saint-Vincens était morte le 6 juillet. — G.