Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en état de m’instruire. Alors j’écoutai cet instinct qui excitoit ma curiosité & mes inquiétudes ; & je dis : Que veux-je savoir ? Que m’importe-t-il de connoître ? Les choses qui ont avec moi les rapports les plus nécessaires ? Sans doute. Or où trouverai-je ces rapports, sinon dans l’étude de moi-même, & la connoissance des hommes, qui sont l’unique fin de mes actions, & l’objet de toute ma vie ? Mes plaisirs, mes chagrins, mes passions, mes affaires, tout roule sur eux. Si j’existois seul sur la terre, sa possession entiere seroit peu pour moi : je n’aurois