Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/152

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chofê hors de nous qui nous les donne : fi elles font fidèles ou trompeufes ; fi les objets qu’elles nous peignent font des illufions ou des vérités ; des réalités ou des apparences, je n’entreprendrai pas de le démontrer. L’efprit de l’homme qui ne connoît qu’imparfaitement, ne fauroit prouver parfaitement, mais l’imperfection de fes connoiflances, n’eft pas plus manifefte que leur réalité, & s’il leur manque quelque chofe pour la conviftion du côté du raifonnement, l’inftincT: le fupplée avec ufure. Ce que la réflexion trop foible n’ofe décider, le fentiment nous force de le croire. S’il eft quelque Pyrrhonien réel & parfait parmi les hommes, c’eft dans l’ordre des intelligences un monftre qu’il faut plaindre. Le Pyrrhonifme parfait eft le délire de la raifon, & la produftion la plus ridicule de l’efprit humain.