Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/207

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Ne comptez fur aucun ami dans le malheur. Mettez toute votre confiance dans votre courage & dans les ressources de votre esprit. Faites-vous, s’il se peut, une destinée qui ne dépende pas de la bonté trop inconftante & trop peu commune des hommes. Si vous méritez des honneurs, si vous forcez le monde à vous estimer, fi. la gloire fuit votre vie, vous ne manquerez ni d’amis fideles, ni de protesteurs, ni d’admirateurs.

Soyez donc d’abord par vousmême, si vous voulez vous acquérir les étrangers. Ce n’est point à une ame courageufe à attendre son fort de la seule faveur & du seul caprice d’autrui. C’est à son travail à lui faire une destinée digne d’elle.