Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/208

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Au M E s M e.

IL faut que je vous avertifle d’une chofe, mon très-cher ami ; les hommes se recherchent quelquefois avec empreflemerit, mais ils se dégoûtent aifément les uns des autres ; cependant la parefle les retient long-temps enfemble après que leur goût est ufé. Le plaifir, l’amitié, Festime ( liens fragiles ) ne les attachent plus, l’habitude les aflervit : fuyez ces commerces ftériles, d’où l’inftruftion & la confiance font bannies. Le cœur s’y defleche & s’y gâte ; l’imagination y périt, &c. Confervez toujours néanmoins avec tout le monde la douceur de vos fentimens. Faites-vous une étude de la patience, & fachez céder par raifon, comme on céde aux enfans, qui n’en font pas capables & ne peuvent vous offen-