Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/209

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ser ; abandonnez fur-tout aux hommes vains, cet empire extérieur & ridicule qu’ils âffe&ent : il n’y a de fupériorité réelle, que celle de la vertu & du génie.

Voyez des mêmes yeux, s’il est poffible, l’injuftice de vos amis ; foit qu’ils se familiarifent par une longue habitude avec vos avantages ; foit que par une fecrette jaloufîe, ils ceflent <le les reconnoître, ils ne peuvent vous les faire perdre. Soyez donc froid là-deflus ; un favori admis à la familiarité de son maître, un domestique aime mieux dans la fuite se faire chafler que de vivre dans la modestie de leur condition. C’est ainfî que font faits les hommes ; vos amis croiront s’être acquis par la connoissance de vos défauts une forte de fupériorité fur vous : les hommes se croyent fupérieurs aux défauts qu’ils peuvent fentir ; c’est ce qui fait qu’on