Aller au contenu

Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

faites pour infpirer la terreur & la pitié, des perfonnages qui, par le contrafte de leurs difcours avec les intérêts des malheureux, rendent ces mêmes fcénes ridicules, & en détruifenfc. tout le Pathétique. Je ne puis ’m’empêcher encore de trouver fes meilleurs Opera trop vuides de chofes, trop négligés dans les détails, trop fades même dans bien des endroits. Enfin je penfe qu’on a dit de lui avec vérité, qu’il n’avoit fait qu’effleurer d’ordinaire les paffions. Il me paroît que Lulli a donné à se mufique un caraftere fupérieur à la Poèfie de Quinaulr. Lulli s’est élevé souvent jufqu’au fublime par la grandeur & par le pathétique de fes expreflzons. Et Quinault n’a d’autre mérite à cet égard que celui d’avoir fourni les fùuations & les canevas aufquels le Muficien a fait recevoir la profonde empreinte de son génie.