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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/360

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CCXCII.

Quand il seroit vrai que les hommes ne seroient vertueux que par raison, que s’ensuivroit-il ? Pourquoi si on nous loue avec justice de nos sentimens, ne nous loueroit-on pas encore de notre raison ? Est-elle moins nôtre que la volonté ?

CCXCIII.

On suppose que ceux qui servent la vertu par réflexion, la trahiroient pour le vice utile. Oui, si le vice pouvoit être tel aux yeux d’un esprit raisonnable.

CCXcIV.

Il y a des semences de bonté & de justice dans le cœur de l’homme. Si l’intérêt propre y domine, j’ose dire que cela est non-seulement selon la nature, mais aussi selon la justice, pourvû que personne ne souffre de cet amour-propre, ou que la société y perde moins qu’elle n’y gagne.