Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/378

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ternel ; vous faites briller à leurs yeux le flambeau facré de la Foi ; l’envie n’entre pas dans leur cœur; l’ambition ne le trouble point ; l’injufrice & la calomnie ne peuvent pas même l’aigrir. Les approbations, les carefles, les fe- cours impuiflans des hommes, leurs refus, leurs dédains, leurs infidélités ne les touchent que foiblement; ils n’en exigenr rien, ils n’en attendent rien ; ils n’ont pas mis en eux leur dernière re£ fource : la Foi feule eft leur faint afile, leur inébranlable fourien. Elle les confole de la maladie qui accable les plus fortes ames, de l’obfcurité qui confond l’orgueil des efprits ambitieux, de la vieil- lefle qui renverfe fans reflburce les projets & les vœux outrés, de la perte du temps qu’on croit irréparable, des erreurs de l’ef- prit qui l’humilient fans fin, des difformités corporelles qu’on ne