Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/379

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peut cacher ni guérir, enfin des foiblefles de l’ame, qui font de tous les maux le plus infuppor- table & le plus irremédiable. Hélas ! que vous êtes heureufes ames fimples, ames dociles ; vous marchez dans des fentiers sûrs. Augufte Religion ! douce & noble créance, comment peut-on vivre fans vous ? Et n’eft-il pas bien manifefte qu’il manque quelque chofe aux nommes, lorfque leur orgueil vous rejette ? Les aftres, la terre, les cieux fuivent dans un ordre immuable l’éternelle loi de leur Etre : toute la Nature eft conduite par une fa- gefle éclatante ; l’homme feul flotte au gré de fes incertitudes & de fes paffions tyianniques, plus troublé qu’éclairé de fa foi- ble raifon ; miféfablement dé- laifle, conçoit-on qu’un Etre fi noble foit le feul privé de la regle qui regne dans tout l’univers ?