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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/100

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avoir imposé ce détour, mais je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour vous dire ce qu’il faut que je vous dise…

L’imprudence d’un piéton arrêta sa péroraison. Il donna un coup de volant et la voiture repartit avec la majestueuse sérénité qui contrastait avec la nervosité de son conducteur.

— Je peux poursuivre ?

Elle battit des paupières.

Lundi soir, mademoiselle, j’ai fait une sorte de rêve…

Il parlait lentement, en traînant ses phrases pour retrouver son calme, mais sa voix gardait cependant un timbre séduisant et, malgré elle, Colette l’écoutait. Tout autour d’eux, c’était l’agitation de l’avenue triomphale et, dans ce petit univers de l’auto, la voix calme de Chavanay était apaisante.

Colette qui, dès les premiers mots, s’attendait à une déclaration sans détour : « Je vous aime », Colette prit plus d’attention aux phrases du jeune homme.

— Je ne vous demande pas de me répondre immédiatement, je comprends très bien qu’une jeune fille…

« N’aviez-vous pas une cérémonie, il y a une semaine aujourd’hui ? »

Colette avait envie de lancer cette question pour lui montrer qu’elle n’était pas dupe, mais, maintenant, il était trop tard, elle ne pourrait pas dire ces mots sans que des larmes vinssent mouiller ses yeux.

Cette belle journée de lundi, ce merveilleux