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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/106

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tidieuse. Le récit était relevé d’anecdotes parfois amusantes, certaines galantes, d’autres tragiques. L’une d’elles retint plus particulièrement l’attention de Colette. Il était dit que, durant la Révolution, Henri de Grandlieu, comte de Boissy, avait réussi à se soustraire à toutes les recherches du Comité de Salut Public de Pont-Audemer, grâce à une cachette. Malheureusement pour lui, il fut une nuit surpris par une patrouille de Bleus, alors qu’en toute quiétude il faisait une promenade en forêt, « histoire de prendre l’air », disait l’auteur qui ajoutait « La cachette de Henri de Grandlieu était dans le château même. Elle devait consister en une entrée secrète qui permettait d’accéder à une sorte de réduit fort étroit, aménagé dans l’épaisseur d’un mur. Henri de Grandlieu y avait certainement amassé d’énormes provisions, car, du 17 pluviôse au 20 floréal an II, le château fut occupé par des troupes et le comte de Boissy dut rester dans sa cachette sans pouvoir en sortir. »

Henri de Grandlieu, qui fut décapité, emporta le secret de sa cachette dans la tombe, et ce fut en vain que, depuis, tous les propriétaires du château essayèrent de découvrir la mystérieuse retraite. Recherches pas toujours désintéressées. Une tradition veut, en effet, que le malheureux comte y eût dissimulé un trésor constitué non seulement de sa fortune personnelle, qui était fort élevée en 1780. mais également du trésor des abbayes de Jumiège et de Saint-Wandrille.