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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/118

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Maintenant, elle ne riait plus, elle le regardait gravement.

— D’abord, je ne vous aime pas, et puis…

— Vous ne m’aimez peut-être pas comme je vous aime, Colette, mais pourquoi m’avez-vous fui jusqu’à maintenant ?

— Parce que… parce qu’il est inutile que nous nous revoyons.

— Vous voulez que je vous dise, moi, pourquoi ?

Elle le regarda avec effroi.

— Non, je ne veux pas. Laissez-moi, je veux être seule. Toute seule.

— C’est cette histoire de mariage, n’est-ce pas ?

— Mais non. Que m’importe votre passé, puisque je ne vous demande qu’une chose, me laisser en paix !

— Je ne partirai pas avant que vous sachiez la vérité.

Il vit dans son visage tourmenté l’éclat d’une larme et, s’approchant, il lui prit les poignets.

— Vous pleurez, Colette ?

— Laissez-moi.

— Je vois bien que vous m’aimez aussi. Il y a entre nous un malentendu, n’est-ce pas ? Quand il sera dissipé, tout s’éclaircira.

Il la sentait toute palpitante et, comme il voulait la serrer contre lui, elle réussit à s’esquiver.

— À quoi bon, dit-elle, mais puisque vous le voulez…