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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/122

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ment, la sonnette de la porte vînt déchirer l’air si calme de la pièce.

Ils sursautèrent l’un et l’autre comme s’ils eussent été pris en faute.

Elle se détacha de lui et dit, hésitante :

— Mais qui est-ce ?

Furtivement, elle se regarda dans la glace. D’un revers de main, elle remonta une mèche de cheveux et alla ouvrir.

Lesquent était là, attendant.

Colette eut un haut-le-corps.

Déjà, son cousin faisait le geste de s’avancer pour entrer. Elle lui barra le passage, tenant la porte.

Il ne fallait à aucun prix que Lesquent et Chavanay se rencontrent chez elle.

Tout à l’heure, tandis que Chavanay la tenait dans ses bras, elle pensait à lui révéler sa cachotterie, mais il ne fallait pas que ce fût Lesquent qui dévoilât que Colette était copropriétaire du château.

Pour d’autres raisons moins précises, la jeune fille préférait que Lesquent ne sût pas qu’elle connaissait Chavanay.

— Je ne peux pas vous recevoir maintenant, dit-elle à mi-voix.

— C’est votre amie qui est là ?

— Je suis occupée, je ne peux absolument pas vous laisser entrer.

Il sourit.

— Cachottière… Je vous attendrai ici.

— C’est inutile, j’en ai pour très longtemps.