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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/123

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— Je voulais cependant vous voir. Vous avez reçu le bouquin ?

— Oui, je vous en remercie ; justement, j’allais vous écrire.

— Pour le trésor ?

La jeune fille fit un signe de la tête.

— Oui.

— Il faut donc que nous en parlions, c’est urgent, et je repars pour Grandlieu demain à six heures du matin.

Colette réfléchit.

— Revenez ce soir, mais très tard.

— À minuit ? fit-il d’un ton gouailleur.

Colette n’avait qu’une idée, se débarrasser de lui, tout en évitant de l’intriguer et de l’inciter à attendre pour voir qui sortirait de chez elle.

Elle dit d’un jet :

— Oui, minuit, ici. Je vous attendrai.

Puis, lui ayant dit au revoir très brièvement, elle ferma la porte.

Chavanay, par discrétion, s’était écarté. Il était allé jusqu’à la fenêtre. En entendant la porte se refermer, il revint vers elle.

Il semblait que le charme, qui tout à l’heure les avait réunis, était maintenant brisé.

— Je vous gêne ? fit-il.

— Oh ! pas du tout.

Elle n’eut pas la force de lui mentir et d’inventer la visite plausible de la concierge ou d’un courtier d’assurance.

Ils ne trouvaient plus rien à se dire.

Après un silence pesant, Chavanay proposa :

— Je vous emmène dîner ?