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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/137

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— Vous avez de la lumière ?

— Oui, j’ai trouvé, dans le fond de ma poche, la petite lampe qui me sert à éclairer la serrure de ma voiture. Vous savez, ce n’est guère plus gros qu’un cigare à demi consumé. Il va falloir en être économe.

— Pensez-vous que nous allons être enfermés longtemps ?

Il ne répondit pas aussitôt. Il ménageait ses effets.

— Peut-être pour l’éternité…

— Je vous en prie, ne plaisantez pas ainsi. Ce n’est pas le moment !

— Je ne plaisante pas. Nous pourrons tenir plusieurs jours si le système d’aération n’est pas bouché.

— Taisez-vous.

Colette l’entendait marcher de long en large. Parfois, il passait près d’elle et puis elle le sentait s’éloigner avec angoisse.

— Vous ne trouvez pas le destin bien extraordinaire ? Enfin, vous avez repoussé mes avances. À aucun prix, vous n’auriez accepté de m’épouser et peut-être que nos os blanchiront ensemble.

— Je vous supplie de vous taire.

— Si c’était à refaire, hein ? Ou, si vous le préférez, supposons que nous sortions vivants d’ici, grâce à moi, parce que, vous, la peur vous cloue dans votre coin. Grâce à moi, vous auriez la vie sauve. Accepteriez-vous alors de devenir Mme Lesquent ?

— Vos suppositions sont ridicules. Vous