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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/138

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essaierez de sortir, d’abord pour vous-même. Mais peut-être est-ce moi qui trouverai le moyen.

Il fit trois ou quatre allées et venues et laissa tomber :

— Non !

— Non ? C’est-à-dire ?

— C’est-à-dire que pour moi la vie ne vaut plus la peine d’être vécue sans vous et sans Grandlieu. Comprenez bien, Colette.

Il était contre elle, qui sentait son souffle sur son front. Il la tenait par les épaules.

— Comprenez. Grandlieu et vous, vous êtes étroitement unis. Je serai net. Vous êtes belle, désirable, et, en plus, grâce à vous, nous pouvons garder Grandlieu. Vous vous souvenez de l’esplanade bordée d’arbres avec la Seine pour fond. Vous vous souvenez de l’escalier de pierres blanches, des hautes cheminées. Alors, si je n’ai pas la certitude que vous m’épouserez, que vous deviendrez ma femme et que Grandlieu restera notre bien, alors autant que nous restions ici et que nos…

— Vous êtes fou !

— Peut-être, dans la mesure où l’amour peut faire perdre la raison.

— Vous savez bien qu’en nous mariant nous ne ferions qu’unir nos misères, puisque nous ne pouvons paver les droits.

— Nous hypothéquerons, nous emprunterons : mais je vous jure que nous conserverons Grandlieu.