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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/140

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tan. Non, Colette, un château sans châtelaine n’est qu’un triste berceau vide.

Ces mots eurent au moins le don d’apaiser l’affolement de la jeune fille.

— Vous êtes un grand enfant, François, et je ne saurai mieux vous comparer qu’à ces petits garçons qui étouffent leur chaton préféré, tant ils l’ont serré par affection. Vous devez comprendre que, pour une jeune fille, la situation dans laquelle nous nous trouvons est peu propice à faire éclore un sentiment de tendresse.

— Si vous saviez à quel point je vous aime, Colette !

— Tout beau, calmez-vous, mon ami. Vous êtes-vous rendu compte que ce que vous faites là, en me disant : « Acceptez-vous de m’épouser ou nous mourrons ici ? » n’est qu’une petite manœuvre peu élégante, un vulgaire chantage.

— Non, Colette, ne croyez pas…

— Je ne le crois pas, rassurez-vous. Je vous connais déjà un peu et c’est pourquoi je pourrai vous pardonner. Réfléchissez, si j’étais quelque peu rouée, j’aurais pu, à votre premier mot, vous promettre le mariage. Mais que vaudrait cette promesse quand nous serions sortis ? Allons, François, ensemble nous allons chercher le moyen de sortir d’ici, et si nous réussissons, eh bien ! ne croyez-vous pas que le souvenir de cette aventure, vécue ensemble, pourrait être le départ de sentiments plus affectueux ?

— Je vous demande pardon, Colette.