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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/141

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Sa voix n’avait plus le pathétique de tout à l’heure. Il semblait penaud. Cependant, il hasarda :

— Vous ne me haïssez pas trop ?

— Je ne vous hais pas.

— Mais vous ne m’aimez pas ?

Elle fit attendre sa réponse. Enfin, elle dit d’une voix grave :

— Je ne sais pas si je vous aimerai un jour, comme vous le souhaitez, mais n’ayez pas la maladresse d’éteindre la petite flamme de sympathie qui est en moi.

Puis, d’une voix qui essayait d’être ferme et même joyeuse, elle dit :

— Allons, François, au travail. Il s’agit de trouver comment M. de Boissy sortait de sa cachette tandis que les Bleus dormaient.

— Et si le système est détraqué ?

— Il a bien fonctionné pour nous enfermer.

— Peut-être, mais… avant de chercher, je crois qu’il faut réfléchir quel peut être ce système.

Ils restèrent un long moment sans parler. Colette s’était assise dans un coin, les coudes sur les genoux.

François continuait à aller et venir, tel un fauve tombé dans un piège.

— Vous ne pouvez pas vous arrêter de marcher ?

— Pour le temps qu’il nous reste à vivre, ne pouvons-nous pas agir à notre guise ?

— Vous avez raison, marchez.

Elle se leva et commença minutieusement à