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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/153

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quand il entendit le crissement des pneus d’une auto sur le gravier de l’allée. Il se retourna et reconnut avec ennui la voiture de Chavanay.

« J’ai bien envie de lui dire, à celui-là, que le château n’est plus à vendre. »

À la vérité, Chavanay ne pensait absolument pas au château en cet instant.

Il sortit de sa voiture avec assez de nervosité pour montrer que son humeur n’était plus à la plaisanterie.

— Je voudrais voir Mlle Semnoz, fit-il en entrant dans le hall.

Lesquent, qui venait de déposer son étai près de la porte de la bibliothèque, entrevit en un instant mille menaces. Mais il n’était pas homme à se démonter pour si peu. Il jugea qu’il devait continuer à jouer le jeu de tout à l’heure.

— Je vous ai dit qu’elle était en montagne, ou, plus exactement, c’est ce qu’elle m’a écrit il y a quelques jours.

— Monsieur Lesquent, je veux ignorer quels motifs vous ont incité à me raconter des histoires. Sachez que je viens de chez Me Lemasle. Il n’a fait aucune difficulté pour me donner l’adresse de Mile Semnoz. Elle habite rue du Mont-Cenis, à Paris.

Lesquent écartait déjà les bras et, prenant un visage conciliant, s’apprêtait à dire :

— Eh bien ! puisque vous connaissez son adresse, allez la voir.

Chavanay ne lui en laissa pas le temps.

— Je vous arrête, mon cher, mais je sais également que Mlle Semnoz est ici. Je vous prie