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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/165

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— Vous ne semblez pas heureuse de ce partage. Préférez-vous les perles ?

— Mais non, François, je vous assure…

— Vous paraissiez plus enthousiasmée de votre trouvaille, hier soir, dans la cachette, bien que nous fussions emmurés et que l’avenir, pour nous, ne tînt qu’au miracle.

— Oui, il faut me pardonner, j’étais alors dans le feu de l’action ; maintenant, mes nerfs ont cédé.

Lesquent lui saisit les mains et la regarda dans les yeux.

— Vous l’aimez, n’est-ce pas ?

— Je ne sais pas… j’ai de la peine !

Elle avait les yeux clos et ne put voir le sourire sarcastique de Lesquent.

— Je sais ce que c’est que souffrir, Colette, et je comprends votre peine… Non, ne vous méprenez pas. Je vous aime, je vous l’ai dit hier et, pour la dernière fois, je vous le dis encore, mais je ne vous importunerai plus avec ça. C’est à une autre souffrance que je pensais. Colette releva la tête, et, comme elle semblait prendre quelque intérêt à ce que son cousin venait de dire, celui-ci, après quelques réticences, se hasarda à murmurer :

— Vous savez peu de chose de moi. C’est à mon passé que je faisais allusion tout à l’heure. Mais je vous ennuie, n’est-ce pas ?

— Non, François. En effet, j’ignore presque tout de vous. Vous vouliez me parler de votre jeunesse ?

— Peut-être ai-je tort, peut-être me méprise-