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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/167

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« Jo, le vannier, Lulu, le copain que j’ai eu après, et d’autres, tous ont eu affaire avec la justice. Alors, j’estime que je peux être fier.

Il eut un geste de lassitude.

— Mais assez parlé de ces malheureux. Je pense vous en avoir dit suffisamment pour que vous compreniez ce que votre présence dans ce château peut avoir de merveilleux pour moi. Un château ! Vous imaginez ce que ça peut être pour un petit garçon qui vivait dans une cabane construite avec de vieux bidons ?

« Et parler à une jeune fille comme vous, penser que vous êtes ma cousine…

Colette était profondément bouleversée par la révélation de François.

— Mais Anthime, qui était si riche ?

— Anthime, bien sûr, mais il était fâché avec mes parents. Je suppose qu’il n’avait pas admis le mariage malheureux de ma mère : Il ignora longtemps leur mort. Ce ne fut que plus tard, quand je travaillais en Afrique dans une exploitation forestière, que je connus son existence, je lui écrivis.

— Vous êtes heureux maintenant, puisque nous ne vendons plus le château.

— Ne parlez pas du bonheur, Colette. Vous savez comme moi, maintenant, qu’il n’est qu’un mirage fuyant, insaisissable.

Colette regarda François avec compassion.

— Mon pauvre François, comme vous avez souffert pour désespérer du bonheur !

— Vous y croyez encore, vous ? Vous espérez encore que Ch…