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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/168

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— Chut ! Une très vieille femme, que j’aimais beaucoup, m’a dit un jour : « Notre bonheur n’existe que dans le bonheur des autres. » Je crois qu’elle avait raison.

— Que voulez-vous dire ?

— Ce n’est qu’un mot en l’air, n’y attachez pas d’importance.

Colette regarda sa montre et, retrouvant sa vivacité coutumière, dit :

— Mais il faut que je parte… Je travaille demain matin.

— Vous n’aurez plus de train à cette heure. Si vous le voulez, nous partirons très tôt demain matin et je vous ramènerai à Paris en auto.

— Non, François, il faut que je sois absolument au bureau à neuf heures.

— Eh bien ! partons tout de suite.

— Vous n’y pensez pas ?

— Je parle sérieusement. Nous fermons le château, nous mettons le trésor dans la voiture, et en route pour la capitale. Maintenant que je suis riche, j’ai hâte d’y dépenser ma fortune.

L’entrain soudain de son cousin divertit Colette et, malgré cette blessure qu’elle portait au cœur, elle retrouva sa joie primesautière.

En moins d’une demi-heure, tout fut prêt.

Il n’était pas minuit quand Lesquent déposa sa cousine rue du Mont-Cenis.

— À demain !

— Si vous le voulez, répondit-elle.

Enfin, elle pouvait être seule avec sa peine.