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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/176

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la poursuivait de son assiduité, où il l’attendait rue Tronchet, lui semblait, avec le recul, une merveilleuse époque aussi vite perdue qu’entrevue. Elle apercevait toute la différence entre le restaurant de Deauville et ceux, peut-être plus coûteux, où Lesquent l’avait menée de force, l’écart entre la richesse discrète et solide, et le clinquant d’un luxe tapageur.

Avec quelle réserve, Chavanay laissait-il entrevoir, sans aucune ostentation, l’étendue de ses moyens, mais avec quelle enfantine satisfaction, Lesquent annonçait à l’avance les dépenses qu’il envisageait ! Par exemple, en dernier lieu, le nombre de perles que lui coûterait l’aménagement d’une piscine en plein air à Grandlieu.

Les comparaisons étaient inépuisables entre les deux hommes. Colette s’en faisait un jeu cruel pour elle-même, puisqu’il était le prétexte à raviver une plaie, semblait-il, inguérissable.

Il y avait quatre jours que Lesquent avait quitté Paris quand, à la sortie de son bureau, Colette eut la surprise de trouver Lina.

La jeune fille sortait habituellement une demi-heure après Colette Elle avait donc obtenu une facilité pour être là à cette heure inhabituelle. D’emblée, Colette s’inquiéta du motif qui avait pressé sa camarade à venir l’attendre.

— Je suis passée trois fois chez toi sans te trouver, je n’avais donc qu’un moyen, venir te chercher ici.

Elle regardait Colette avec de grands yeux