— Tu repeins ta chambre, peut-être ?
Colette la regarda avec étonnement.
— Pourquoi veux-tu que je repeigne ma chambre ?
— Parce que tu as beaucoup à faire. Si tu n’as pas un travail extraordinaire, tel un travail de bureau, ou par exemple repeindre ta chambre ; si tu n’as, comme à l’habitude, comme avant, qu’à entretenir ta maison, je ne comprends pas pourquoi je ne te vois plus ?
Colette ne répondit pas. Elles traversaient une rue, ce qui lui procura un répit, mais Lina revenait à la charge :
— Pourquoi ne te confies-tu pas à moi, ma chérie ? Tu as peur que je ne te blâme ?
Colette ne répondait toujours pas.
— C’est ton cousin… ou Chavanay ?
Elles marchaient sans oser se regarder, Lina craignant de ne plus avoir le courage de dire ce qu’elle s’était juré de dire ; Colette redoutant le regard de son amie.
— Tu as rompu avec Chavanay ?
— Rompu quoi ?
— Tu m’avais bien dit…
— Je ne vois plus Chavanay et c’est tout.
Lina eut envie de dire :
« Eh bien ! quel est ce jeune homme qui vient chez toi, presque tous les soirs ? »
Elle tenait ce renseignement de la concierge de Colette, mais elle ajouta simplement :
— Lesquent ?
Colette soupira.