Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/184

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Son ton était persifleur et tout en parlant il détaillait la jeune fille avec une parfaite effronterie. Enfin, protecteur, il dit :

— Je vous en prie, continuez ces petits travaux. Je vois que vous n’avez pas encore dîné, moi non plus, d’ailleurs.

Lina regarda son amie, mais celle-ci lui sembla hypnotisée par son cousin.

— Voulez-vous dîner avec nous ? lui demanda Colette.

Ce n’était là, pensait-elle, que le moyen d’empêcher Lesquent de s’inviter lui-même et d’augmenter encore cette antipathie qu’elle percevait entre Lina et lui.

Il prit une chaise et s’assit sans qu’on l’en priât, puis il fuma une cigarette.

Lina regardait toujours Colette, cherchant la colère sur son visage ; mais, à son étonnement, elle n’y vit que de la résignation. Était-il possible qu’elle ne se rendît pas compte de l’attitude incivile de son cousin ?

— Vous n’avez pas d’apéritif ? demandait-il.

À croire qu’il était ici chez lui.

— Il doit en rester, je n’y ai pas touché.

Ce fut sans satisfaction que Lina le vit prendre place entre Colette et elle. Il affecta, tout de suite, une galanterie qui n’était pas toujours de très bon goût, et Colette se demandait s’il ne cherchait pas, par ce moyen, à provoquer sa jalousie. Soudain, l’orage éclata avec l’imprévu et la violence d’un orage d’été. Comme il venait de préciser l’une de ces avances, Lina lui répondit brutalement :