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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/190

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— Je l’ignore. Une fois, le patron m’a dit, en parlant de Colette : « Quelle petite oie ! Aurait-on pu croire qu’elle eût pu être si maladroite ? »

Les deux jeunes filles devisèrent ainsi jusqu’à la Concorde, où chacune prit le métro pour une direction différente.

La curiosité de Lina n’était pas entièrement satisfaite. Cependant, elle savait que Colette avait abandonné sa place et que son mariage se confirmait. Peut-être même était-elle mariée maintenant.

Afin d’en avoir le cœur net, un jour qu’elle faisait une course rue Caulaincourt, elle poussa jusqu’à la rue du Mont-Cenis.

— Vous ne venez pas voir Mlle Semnoz ? fit la concierge qui la connaissait bien.

— C’était mon intention.

— Vous ne savez donc pas qu’elle est partie à la campagne pour se marier. Elle a cependant gardé son appartement, même qu’il fait des envieux.

— Je savais qu’elle devait se marier, mais l’est-elle ?

— Je ne crois pas. Elle m’a dit qu’elle reviendrait avant pour chercher sa robe. Une robe de chez un couturier, s’il vous plaît. Son futur époux doit avoir de l’argent, vous savez, mais c’est tout ce qu’il a, car il n’est même pas poli.

Une fois lancée, la bonne femme était intarissable. Lina n’eut pas un mot à dire, elle se contenta d’écouter.