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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/201

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Pour chasser ces idées moroses, elle se leva et d’un pas ferme sortit de la pièce.

Anaïse, la petite bonne que Lesquent avait engagée pour leur installation, arrivait tout essoufflée.

— Y’a un monsieur qui demande à voir Monsieur.

— Qui est-ce ?

— J’sais pas.

— Où est ce monsieur ?

— Je l’ai fait entrer au salon. Fallait pas ?

Elle avait un regard effaré. Colette la rassura.

— Vous avez bien fait. Je vais aller voir.

L’homme était petit et maigre, son teint ivoirin, ce qui lui donnait une allure étrange. Ses vêtements avaient encore la raideur du tissu bon marché quand il est neuf et semblaient trop grands pour lui. Colette remarqua qu’il était chaussé d’extraordinaires chaussures de cuir rouge.

En la voyant entrer, il la salua cérémonieusement.

— Madame Lesquent ? dit-il.

— C’est-à-dire… pas encore.

— Je vous demande pardon. Il est sorti, Sonnart ?

— Sonnart ?

— Je veux dire Lesquent.

Il doit rentrer d’un instant à l’autre.

Le visiteur hocha la tête et, se dandinant, il fit :

— Vous avez là une jolie propriété…