Colette ressentait une gêne indéfinissable.
— Oui, c’est agréable… l’été surtout.
— Bien sûr l’été, parce que l’hiver…
La conversation faillit mourir ici, mais Colette se risqua à demander :
— C’est personnel ?
— Personnel ? Ah ! oui, c’est personnel. Très personnel.
— Je vous demande cela parce qu’il est déjà venu plusieurs courtiers en assurances sur la vie…
Le petit homme au teint ivoirin la regarda curieusement.
— Vous pensez vous marier bientôt, sans doute ?
— Demain.
Derrière elle, la porte s’ouvrit brutalement et Colette sentit son dos se glacer.
— Laissez-nous parler, Colette ! Eh bien ! vous n’entendez pas ? Laissez-nous seuls et allez m’attendre dans votre boudoir.
La voix de Lesquent était celle de ses plus mauvais jours, une voix âpre.
Colette sortit.
— Tu ne m’as pas invité à ta noce, disait le visiteur avec sarcasme.
Lesquent repoussa violemment la porte au nez de Colette et la jeune fille l’entendit dire :
— Je crains que tu n’aies fait un voyage inutile, mon cher.