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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/207

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faire de la peine, François… j’essaierai de vous faire oublier les mauvais jours. Je crois, voyez-vous, que nous avons tous notre réserve de bonheur dans ce monde. Vous n’avez guère entamé la vôtre, quelles belles années il vous reste à vivre !

— Peut-être…

Il releva la tête et, avec un sourire désabusé, il dit :

— Tu es trop bonne, Colette. Trop bonne pour moi.

Elle protesta. Tandis qu’il se levait, il sembla à Colette, pour la première fois, que peut-être un jour elle pourrait l’aimer. Déjà il partait comme à son habitude, aussi indifférent que s’il fût sorti d’un bureau de poste ou d’un café.

La main sur la poignée de la porte, il se retourna :

— Vous êtes déçue ?

— Pourquoi déçue ?

— Je ne sais pas… de la banalité de cet incident.

Elle sourit avec beaucoup de douceur.

— Ah ! j’oubliais, fit-elle. Je voulais vous demander pourquoi vous appelait-il Sonnart ?

Le masque de Lesquent se durcit.

— Il m’a appelé Sonnart ? Quand cela ?

— Avant que vous arriviez. Il m’a dit, si je me souviens bien : « Il est sorti, Sonnart ? >

— Et alors ?

La voix de Lesquent était de nouveau brève, incisive.