— Alors, je lui ai demandé qui était Sonnart.
— Ensuite ?
— Il m’a répondu : « Je veux dire Lesquent. »
— Et alors ?
— Eh bien ! je lui ai dit que vous alliez revenir.
— Et puis ?
— C’est tout.
Lesquent saisit les poignets de sa fiancée.
— Que vous a-t-il dit encore ?
— Rien.
— Vous mentez mal. Quelle histoire vous a-t-il racontée ? De quoi avez-vous parlé ?
— Je ne sais plus… Ah ! oui, du château… j’ai même dit qu’il était agréable, l’été surtout…
— Et lui, que disait-il ?
— Vous me faites mal, François, à me serrer ainsi les poignets.
— Que disait-il ?
— Lâchez-moi, voyons.
— Je veux tout savoir.
— Lâchez-moi, vous êtes fou ?
— Je veux que tu me dises ce qu’il t’a raconté, ce bandit.
— François !
La jeune fille pâlit.
Comme une vague arrache au rivage l’écume qu’elle y a déposée, la soudaine brutalité de son cousin venait de balayer l’émotion ressentie quelques minutes plus tôt.